Ce genre d’idée pourrait finir dans le thread reddit “Unpopular Opinion”. À l’heure où les gouvernements se veulent rassurants et table sur une crise inflationniste plus ou moins maîtrisée et de relative court durée. La consommation suit plus ou moins pour le moment, est-ce en lien avec l’épargne accumulé pendant la crise ? Les prix de l’immobilier baissent légèrement, les entreprises licencient les excédents d’effectifs mais la crise elle, a-t-elle vraiment commencé ? Et si c’était plus long que prévu, va-t-on vers des licenciements plus massifs, vers une crise plus profonde avec un marché de l’immobilier à la baisse sur plusieurs années, un taux de chômage qui explose… Cette version est une hypothèse liée à une vidéo sur la chaîne de Meet Kevin et transposée à l’économie Française.
L’inflation, dans la durée
Quoi qu’en dise Bruno Le Maire qui table sur un reflux de l’inflation en 2023, personne ne peut dire avec certitude si cela sera le cas. Dans un contexte de guerre en Ukraine partie pour tenir dans la durée, une Chine avec des envies expansionnistes, un Iran qui va bientôt recevoir des avions de combat russes, une BCE qui continue de relever ses taux, je vois mal comment l’inflation pourrait disparaître. À moins que le gouvernement ait dans ses caisses de la poudre de perlimpinpin ?
La FED aux USA semble pour l’instant tabler sur l’hypothèse haute, avec une inflation qui pourrait décroître, les Européens suivent dans l’idée, mais la réalité est que l’hypothèse basse est que la crise n’a pas encore vraiment commencé.
Qui c’est, peut-être part-on vers un cycle inflationniste sur plusieurs années, avec une vraie récession par la suite, conduisant à de vrais gros licenciements massifs comme on a pu voir dans la crise de 2008.
Le moral de ménage, pas encore impacté
Les niveaux d’épargne atteints pendant la période covid ont permis jusque-là de limiter les dégâts de l’inflation sur la consommation. La consommation des ménages français n’a baissé que de 5,2 en novembre 2022 par rapport à l’année précédente. Alors que l’inflation sur les produits alimentaires est à deux chiffres, la consommation alimentaire ne recule que de 0,2% par mois sur 2022.
Les Français choisissent donc jusqu’à maintenant de continuer à acheter presque comme avant, et prennent sur eux.
Le gouvernement, lui, ne cesse de trouver de nouveaux chèques et primes inflations pour que la consommation des ménages les plus pauvres puisse suivre également. Le quoi qu’il en coûte finira bien par s’arrêter, à ce jour, le gouvernement utilise la réforme des retraites pour redorer son blason sur les marchés financiers et montrer qu’il peut réformer durement même contre sa propre population.
Le marché automobile subit lui une baisse plus substantielle de 7,83% sur un an. En 2022, le pouvoir d’achat immobilier a baissé d’environ 6,1 %, soit une baisse de 11,1 % en 3 ans. Cela ne va probablement pas s’arranger tant que les taux poursuivent leurs augmentations en 2023, même à un rythme plus lent.
Le paiement en plusieurs fois est en plein boom, les consommateurs étalant au maximum leurs dépenses pour s’offrir toujours plus de bien de biens durables ( matériels de transports, ordinateurs, ou lunettes par exemple). Non les Français ne semblent pas se douter qu’une récession plus grave est possible.
Le ressenti de la récession, l’excès d’épargne consommée
Il faut se l’avouer, certes nous sommes en crise, néanmoins les effets ne se font pas tant ressentir que cela. Le marché de l’emploi se porte toujours bien, la French Tech prospère, les grandes entreprises dégagent des bénéfices records.
À côté de cela, on assiste à des faillites en chaîne dans le prêt-à-porter français, des marques comme San Marina, Kookaï, Cop.Copine, André, Camaïeu ou encore Go Sport ont loupés le virage digital pris par les consommateurs pendant les confinements, et ne peuvent pas rembourser leurs PGE.
Ces enseignes qui peuplent les centres-villes de beaucoup de villes françaises disparaissent donc, sans repreneurs, et vont contribuer à une désertification massive des centres-villes. On est en droit de se demander par ces locaux seront remplacés, peut-être de toujours plus nombreux magasins de CBD, de cigarettes électroniques ou encore des hangars en centre-ville pour des plateformes de Quick Commerce.
C’est au final, les prix à la pompe et les prix de l’alimentation qui occupent le plus les ménages français actuellement.
L’impact de la baisse de l’immobilier, va potentiellement dégrader le moral des ménages en 2023 ?
Il faut rappeler que les biens immobiliers représentent 59 % du patrimoine brut des ménages. Le marché immobilier français résiste du fait de son manque de logements qui gonfle artificiellement les prix. Non les Français sont paradoxalement protégés d’une grande crise de l’immobilier pour au moins 2023, il faudra voir si sur la longueur les ménages tiennent le choc.
La hausse des apports et la frilosité des banques à accorder des crédits immobiliers seront peut-être le plus grand frein pour le moment au marché français de l’immobilier.
La crise pourrait cependant nous venir des États-Unis, où les prix de loyer diminuent depuis plusieurs mois et où les logements neufs ont du mal à trouver des acquéreurs. Si cela devient plus intéressant de louer plutôt que d’acheter, on pourrait assister à un effondrement du marché US, avec une belle récession derrière…
crédit photo Photo de Jason Pofahl sur Unsplash
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